• Vous connaissez sans doute l'expression "balayer devant sa porte". Il semble qu'on l'ait inventée parce que généralement, on voit plus facilement la saleté chez les autres que chez soi.

    Voici un passage de l'article du Monde d'aujourd'hui, dont le lien figure tout en bas de ce billet:

    "Le ministre de la solidarité sociale, Paolo Ferrero, a accusé les collectivités locales de "considérer que destiner des fonds aux nomades était du gâchis" étant donné que "s'occuper des Roms n'apporte pas de voix, au contraire, cela en fait perdre". Une tragédie prévisible, selon lui, étant donné l'incurie, le racisme et l'intolérance dont pâtissent les Roms. L'Association nationale des maires ne se reconnaît pas dans ces accusations. Les élus déplorent à leur tour "avoir été laissés seuls face à ce problème".

    L'Italie compte 140 000 Roms, dont 60 % de mineurs. Seuls 37 % d'entre eux sont pris en charge dans des programmes de réinsertion sociale."

     

    Bon Dieu de bon sang! Quand comprendra-t-on qu'IL NE S'AGIT PAS DE NOMADES???? Puis, si s'occuper des Rroms fait perdre des voix, n'est-ce pas là le fond du problème, que tous devraient s'atteler à résoudre? DEMAGOGIE DE BAS NIVEAU!!!!!

    Et puis, Qu'est-ce que ça veut dire que "seuls 37% d'entre eux sont pris en charge dans des programmes de réinsertion sociale" ? Que tous les Rroms sont des cas sociaux? Pourquoi ne s'intéresse-t-on pas plutôt au business associatif à qui on délègue à la fois le travail social et surtout le soin pour que cela dure, en refusant systématiquement de s'attaquer à la racine du mal et en faisant uniquement du maquillage?  

     


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  • Suite à la mort de quatre enfants rroms dans un incendie qui a ravagé leur bidonville à Livorno (Italie), le premier ministre Prodi avait déclaré notamment que l'Italie n'était pas bien préparée à cette présence de Rroms, qui serait nouvelle.

    Le responsable associatif Kasim Cizmic, de l'Union des Rroms et des Sinté, réplique dans une interview donnée au journal napolitain La Mattina, pointant la marginalisation dont est victime le peuple rrom en Italie. "Cela fait vingt ans que nous remplissons les ministères et les institutions de documents dans lesquels on essaie d'expliquer que le peuple rrom ne vit pas seulement dans des camps, mais que, la majorité d'entre nous voudrait une maison. Comme dans les petits villages qui existent en France, en Espagne, en Hollande ou en Allemagne. Mais en Italie personne ne nous écoute [...] Rien n'a changé depuis des siècles. Beaucoup de gens nous haïssent", - proteste Cizmic.
    «Quand les politiques parlent - ajoute-t-il avec amertume - c'est comme si nous les Rroms et les Sinté étaions des étrangers. Alors que nous vivons en Italie depuis des siècles et que nous considérons l'Italie comme notre pays. A la seule différence que nous connaissons bien la culture italienne et que, les Italiens, par contre, ne savent rien de la nôtre". "Cela ne m'étonne pas que Prodi dise que nous sommes un problème politique", - poursuit Cizmic. "Il y a des années et des années que les politiques italiens pensent de la sorte. A chaque fois c'est comme si nous venons juste d'arriver en Italie. Alors que nous sommes ici depuis des siècles. Qui sait quand se rendront-ils réellement compte que nous existons".

    Quand on lit ces propos, on a le sentiment de déjà vu... même sans jamais avoir mis les pieds en Italie. 


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  • Une dépêche AFP reprise par le journal Le Monde informe qu'après la mort de quatre enfants rroms suite à un incendie, l'Italie a été inscrite "parmi les 14 pays de l'UE qui maintiennent des discriminations envers leurs habitants en raison de leur race ou de leur origine ethnique". Ces 14 pays membres de l'UE sont: l'Espagne, la Suède, la République tchèque, l'Estonie, la France, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Italie, la Lettonie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie et la Slovaquie. Vous constatez donc que la France y figure aussi, alors que la Roumanie, la Hongrie, ou encore la Bulgarie n'y sont pas. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de discrimination, évidemment, mais ça veut dire aussi que, parmi les membres de l'UE, les meilleurs élèves en matière d'égalité ne sont pas forcément ce qu'on croit.

    En France aussi, il y a eu des malheurs comme ça. Heureusement, pas 4 morts d'un coup, mais il y en a eu, par exemple à Lyon, deux petites filles mortes dans un incendie, il y a 2 ans. Et des incendies sans victimes, il y en a régulièrement. Le dernier en date est celui d'Aubervilliers, mais on n'a entendu parler dans les médias que de l'interruption du service du RER, et non pas des caravanes brûlées avec tout ce qu'il y avait dedans et des gens qui se sont trouvés dans la rue. C'était certes gênant pour les voyageurs de ne pas pouvoir rentrer chez eux et d'être bloqués pendant quelques heures à Gare du Nord ou sur les voies, la preuve en est que la SNCF les a indemnisés, et il le fallait bien. Quant à ceux qui se trouvent sans rien, dehors... NO COMMENT!

    En Italie, les parents des victimes passeront devant le juge pour non assistance à personne en danger... NO COMMENT là non plus!

    Nous ne pensons pas que ce soit en raison de cet incendie que l'Italie a été mise sur la liste des pays soupçonnés de discrimination. Dans tous les cas, il semble que cette tragédie ait bien semé la pagaille. Droite contre gauche, pouvoir central contre collectivités territoriales, chacun rejette la faute à l'autre. Une table ronde au niveau national est demandée pour trouver une solution à cette situation que l'Italie juge nouvelle et à laquelle elle ne serait pas préparée. Un argument comme un autre, qui vaut ce qu'il vaut. En attendant, l'Italie et les 13 autres pays membres de l'UE qui, selon l'avis de l'UE maintiennent des discriminations raciales, sont "sommés par Bruxelles de répondre avant le 27 août, faute de quoi ils seront passibles de sanctions financières".

    Les chiffres des Rroms d'Europe Centrale et Orientale entrés en Italie récemment paraissent gonflés (la dépêche parle de 60.000), mais ce n'est pas l'essentiel. Ce chiffre pourrait comprendre aussi les réfugiés politiques (et il y en a un certain nombre, d'ex-Yougoslavie) et les immigrés en situation régulière ayant des conditions de vie normales. L'essentiel est certainement ailleurs: Est-ce que oui ou non la Roumanie fait partie de l'UE? Est-ce que oui ou non les Rroms roumains, comme tous les autres citoyens roumains peuvent être considérés comme tels, notamment avec un droit au travail qui soit effectif, même si pendant une première période de transition il n'est que partiel (seulement quelques secteurs sont "ouverts"), est-ce que oui ou non les enfants des familles qui migrent ont le droit d'être scolarisés dans le pays où leurs parents désirent s'installer ou résider un certain temps, comme il est reconnu par la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, est-ce que oui ou non ils peuvent accéder à ces droits, somme toute basiques, pour qu'ils aient un toit à eux, et pour qu'ils ne crèvent pas dans des incendies de bidonvilles insalubres, desquelles, même s'ils survivent, ils ne sortiront jamais indemnes, ou en tout cas, jamais des citoyens européens?

    Telle est la question, et elle se pose de la même manière ici en France. A un moment donné il faudra bien se rendre compte de la réalité, prendre la question à bras le corps et la traiter dans son ensemble, au lieu d'essayer de faire du bricolage à droite et à gauche. Plus que de l'immédiat de quelques personnes dans telle ou telle ville de tel ou tel pays, il s'agit de l'Europe de demain! Et ça, ça dépasse les gueguerres politiciennes du moment! Les politiciens d'aujourd'hui, qu'ils soient en Italie, en France ou ailleurs, demain ne seront plus là. Certains prendront leur retraite, d'autres trouveront une autre vocation, d'autres encore pourront être condamnés par la justice pour Dieu sait quelle affaire... mais nous, nous serons là! Réflechissons et agissons aujourd'hui, pour continuer à exister encore demain. Si nous ne pouvons pas agir, au moins réfléchissons, et réfléchissons la tête froide

    Pour lire la dépêche de l'AFP, CLIQUEZ ICI


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  • Pour la Nème fois, les Rroms de Montreuil se retrouvent dehors. Cette fois-ci, c'est un groupe d'individus, "musclés", qui les a délogés d'un immeuble inoccupé où ils avaient trouvé abri. L'histoire se répète donc, mais jamais de manière identique. On ne sait pas qui sont les personnes qui les ont expulsés. D'après nos informations, ils auraient usé de la force.

    Une fois de plus, les Rroms se sont trouvés devant la mairie, et ils y sont toujours. A la belle étoile, pour la Nème fois, devant cette mairie qui fait la sourde oreille depuis plus de dix ans. A quelques mètres de là, dans la commune de Bagnolet, les Rroms bulgares ont pris possession du foyer construit par la municipalité dans le cadre d'un projet co-financé par le Conseil régional d'Ile-de-France. D'autres ont été placés dans un hôtel, en attendant qu'un autre projet similare puisse voir le jour. A Aubervilliers, idem, ce sont des bungalows qui accueillent depuis quelques jours des Rroms roumains. A Saint-Denis, une enquête sociale est en cours pour répondre aux besoins de relogement et d'insertion de quelques dizaines de familles. Mais Montreuil, cette Bamako de France, cette ville qu'on a pu appeler aussi "ville de Rroms", cette ville qui a accueilli l'initiative privée de la troisième édition de la Journée Mondiale des Rroms le 8 avril 2007 attend que les Rroms se lassent et qu'ils déguerpissent. Depuis plus de 10 ANS!

    Bras de fer ? C'est pourtant si simple de reconnaître les faits: les Rroms sont là, et vraisemblablement pour longtemps. Leurs enfants vont à l'école à Montreuil, leurs parents essaient tant bien que mal de travailler, même si tout est fait pour les décourager. Obligés de travailler au noir par uun dispositif légal qui leur rend impossible l'accès à un emploi en règle, ils sont parfois victimes de patrons sans scrupules qui ne leur paient pas leur du. Cependant, ils continuent. Pourquoi laisser ce scénario de familles entières se retrouvant dehors par tous les temps, tous les ans, deux fois par an parfois, ce refrain triste de cette ville qui pourrait aussi se montrer accueillante, à l'instar d'autres villes qui l'entourent?

     


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  • Depuis plusieurs semaines vous êtes confrontés, malgré vous, au conflit qui oppose la préfecture aux sans papiers grévistes de la faim. Ces grévistes se présentent dans vos établissements afin de demander des hospitalisations. Les directives et pressions de la préfecture sur les directeurs de vos établissements ont conduit à des réactions très différentes. Certains établissements ont décidé d'accueillir les grévistes qu'ils jugent en danger afin de les accompagner médicalement tout en respectant leur décision de ne pas s'alimenter. Par contre d'autres établissements ont été les lieux de pratiques indignes de la déontologie médicale, de la charte du droit des patients et du respect qui est dû dans un établissement de soin. Ainsi des refus d'examens, des refus de délivrance des résultats de ces examens, des bons de sorties non signés, des policiers arrachant dans l'enceinte de l'hôpital des perfusions à des grévistes de la faim accueillis, des évacuations de ces personnes par les services de police, etc., nous ont été signalés par de nombreux témoins. <script></script>
    Dans le même temps des témoignages de sympathie de plus en plus nombreux de la part d'infirmières, de brancardiers, de médecins, de gardiens, bref de personnels hospitaliers, etc., nous sont également rapportés par les grévistes de la faim. Ceux-ci se multiplient également de manière chaque jour plus grande et plus ouverte de la part de certains personnels du SAMU, des pompiers et même de certains policiers. Nous tenons à remercier les personnels qui résistent ainsi à la diabolisation et à la délégitimation des grévistes de la faim que le préfet tente d'imposer par la voie du mensonge par le biais de ses déclarations.
    Nous sommes conscients du surcroît de travail que signifie ce mouvement de grève de la faim dans un contexte où depuis plusieurs années le service public hospitalier se voit soumis à des restrictions budgétaires qui dégradent vos conditions de travail et les conditions de soins des patients. La responsabilité de la situation incombe entièrement au préfet qui par son évacuation soi-disant « sanitaire » de la bourse du travail où les grévistes de la faim étaient réunis n'a laissé qu'une alternative aux grévistes : arrêter leur grève de la faim ou la continuer en demandant aux hôpitaux d'assurer le suivi médical en se présentant aux urgences afin d'avoir régulièrement un examen médical mettant en évidence les évolutions de leur santé du fait de la grève de la faim.
    La préfecture et certains des directeurs des hôpitaux tentent de vous opposer aux grévistes de la faim afin de vous accoutumer à des pratiques indignes de vos professions. Quelque soit le contexte et les contraintes, des professions comme les vôtres nécessitent l'exercice du libre arbitre, une conscience professionnelle forte et une déontologie sans faille. C'est ce qui fait la noblesse de vos professions et le fait qu'elles soient considérées partout sur la planète comme exemplaires. <script></script>
    Nous vous demandons solennellement comme le font de plus en plus nombre de vos collègues de refuser les pressions préfectorales et de vous opposer à la tentative de vous instrumentaliser à des fins qui n'ont rien à voir avec la médecine et l'hôpital. Nous vous demandons de discuter avec les grévistes eux-mêmes car une simple écoute de ces êtres humains poussés au désespoir suffit à les présenter pour ce qu'ils sont réellement : des patients. Nous avons aujourd'hui la certitude que les services préfectoraux n'hésitent pas à jouer avec le feu en faisant subir à certains grévistes gravement affaiblis des allers-retours entre hôpitaux et commissariats et en les contraignant à dormir à la belle étoile. Ils tentent de vous rendre complice de ces pratiques. La cohérence avec votre déontologie nécessite que vous vous démarquiez de telles pratiques indignes des droits élémentaires de l'être humain.
    Le CSP59 invite Mmes Danièle Mitterand, Simone Veil, le Magistrat Serge Portelli, Dr Patrick Pelloux, Marie George Buffet, Taubira, José Bové, N. Mamère à visiter les grévistes de la faim de Lille. Les sans papiers invitent la France que nous aimons à agir, à réagir et à témoigner pour que vivent les principes et valeurs qui ont fondé la République et la nation française : Liberté, Egalité, Fraternité.
    Samedi 11 août 07 à 15h : Prière inter-religieuse en solidarité avec les grévistes de la faim : Sont invités : l'Evêque,le Pasteur, l'Imam, le Rabin et le Moine Bouddhiste !<script></script>

    TOUS LES JOURS A 18H PLACE DE LA REPUBLIQUE A LILLE : MANIFESTATION

     

    Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800- tél:06.80.57.50.61- fax: 03.20.74.16.68 – e-mail : csp59@wanadoo.fr -

     


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