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L'Italie et la France sur la liste européenne des pays qui discriminent
Une dépêche AFP reprise par le journal Le Monde informe qu'après la mort de quatre enfants rroms suite à un incendie, l'Italie a été inscrite "parmi les 14 pays de l'UE qui maintiennent des discriminations envers leurs habitants en raison de leur race ou de leur origine ethnique". Ces 14 pays membres de l'UE sont: l'Espagne, la Suède, la République tchèque, l'Estonie, la France, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Italie, la Lettonie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie et la Slovaquie. Vous constatez donc que la France y figure aussi, alors que la Roumanie, la Hongrie, ou encore la Bulgarie n'y sont pas. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de discrimination, évidemment, mais ça veut dire aussi que, parmi les membres de l'UE, les meilleurs élèves en matière d'égalité ne sont pas forcément ce qu'on croit.
En France aussi, il y a eu des malheurs comme ça. Heureusement, pas 4 morts d'un coup, mais il y en a eu, par exemple à Lyon, deux petites filles mortes dans un incendie, il y a 2 ans. Et des incendies sans victimes, il y en a régulièrement. Le dernier en date est celui d'Aubervilliers, mais on n'a entendu parler dans les médias que de l'interruption du service du RER, et non pas des caravanes brûlées avec tout ce qu'il y avait dedans et des gens qui se sont trouvés dans la rue. C'était certes gênant pour les voyageurs de ne pas pouvoir rentrer chez eux et d'être bloqués pendant quelques heures à Gare du Nord ou sur les voies, la preuve en est que la SNCF les a indemnisés, et il le fallait bien. Quant à ceux qui se trouvent sans rien, dehors... NO COMMENT!
En Italie, les parents des victimes passeront devant le juge pour non assistance à personne en danger... NO COMMENT là non plus!
Nous ne pensons pas que ce soit en raison de cet incendie que l'Italie a été mise sur la liste des pays soupçonnés de discrimination. Dans tous les cas, il semble que cette tragédie ait bien semé la pagaille. Droite contre gauche, pouvoir central contre collectivités territoriales, chacun rejette la faute à l'autre. Une table ronde au niveau national est demandée pour trouver une solution à cette situation que l'Italie juge nouvelle et à laquelle elle ne serait pas préparée. Un argument comme un autre, qui vaut ce qu'il vaut. En attendant, l'Italie et les 13 autres pays membres de l'UE qui, selon l'avis de l'UE maintiennent des discriminations raciales, sont "sommés par Bruxelles de répondre avant le 27 août, faute de quoi ils seront passibles de sanctions financières".
Les chiffres des Rroms d'Europe Centrale et Orientale entrés en Italie récemment paraissent gonflés (la dépêche parle de 60.000), mais ce n'est pas l'essentiel. Ce chiffre pourrait comprendre aussi les réfugiés politiques (et il y en a un certain nombre, d'ex-Yougoslavie) et les immigrés en situation régulière ayant des conditions de vie normales. L'essentiel est certainement ailleurs: Est-ce que oui ou non la Roumanie fait partie de l'UE? Est-ce que oui ou non les Rroms roumains, comme tous les autres citoyens roumains peuvent être considérés comme tels, notamment avec un droit au travail qui soit effectif, même si pendant une première période de transition il n'est que partiel (seulement quelques secteurs sont "ouverts"), est-ce que oui ou non les enfants des familles qui migrent ont le droit d'être scolarisés dans le pays où leurs parents désirent s'installer ou résider un certain temps, comme il est reconnu par la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, est-ce que oui ou non ils peuvent accéder à ces droits, somme toute basiques, pour qu'ils aient un toit à eux, et pour qu'ils ne crèvent pas dans des incendies de bidonvilles insalubres, desquelles, même s'ils survivent, ils ne sortiront jamais indemnes, ou en tout cas, jamais des citoyens européens?
Telle est la question, et elle se pose de la même manière ici en France. A un moment donné il faudra bien se rendre compte de la réalité, prendre la question à bras le corps et la traiter dans son ensemble, au lieu d'essayer de faire du bricolage à droite et à gauche. Plus que de l'immédiat de quelques personnes dans telle ou telle ville de tel ou tel pays, il s'agit de l'Europe de demain! Et ça, ça dépasse les gueguerres politiciennes du moment! Les politiciens d'aujourd'hui, qu'ils soient en Italie, en France ou ailleurs, demain ne seront plus là. Certains prendront leur retraite, d'autres trouveront une autre vocation, d'autres encore pourront être condamnés par la justice pour Dieu sait quelle affaire... mais nous, nous serons là! Réflechissons et agissons aujourd'hui, pour continuer à exister encore demain. Si nous ne pouvons pas agir, au moins réfléchissons, et réfléchissons la tête froide
Pour lire la dépêche de l'AFP, CLIQUEZ ICI
Tags : quatre, enfants, travail, roms, discrimination, logement, droit, parents, voix, rroms, Italie, Morts, voie, roumains, roumanie, école, parent, bidonville, scolarisation, 4
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Commentaires
Mon émotion la plus grande en réaction à ce texte est que la roumanie ne soit pas inclue ds les 14 pays discriminants,(discriminateurs?)???.... Ma petite connaissance sur le sujet est peut-être elle aussi "préjugé" mais il me semblait que le pire des pires en matière de discrimination envers les rroms était la roumanie, bien plus que la hongrie ou bulgarie?!....et que ses échecs de communication ( sorte d'appartheid) dure depuis des générations et est encrée même chez les gadjos roumains les plus ouverts. La france n'est éffectivement pas un exemple et pas que sur ce plan....quand on voit que la majorité des français soutiennent ce gouvernement et est dupe sur le fulgurant échange des étages bulgares...combien de logements aurions nous pu construire pour les rroms et tous leurs gadjos de toutes les nationalités, dans la misère?....