• Le tribunal de grande instance (TGI) de Strasbourg a débouté vendredi la préfecture du Bas-Rhin qui réclamait l'expulsion sans délai d'une trentaine de Roms de Roumanie d'un campement de Strasbourg.

    Vice de forme

    Dans son délibéré, le juge des référés a annulé la demande d'assignation de la préfecture en raison d'un vice de la procédure administrative, faute d'une «mise en demeure» de quitter les lieux signifiée en bonne et due forme aux intéressés.

    Le juge a en outre estimé que les deux fonctionnaires de la Direction interrégionale des routes (DIR) Est, qui représentaient l'Etat, n'étaient pas habilités à agir en justice au nom de la préfecture. Les arguments de la préfecture concernant l'insalubrité, les problèmes de sécurité et de santé publiques de ce campement situé dans le quartier de Koenigshoffen, en contrebas de l'autoroute A35 ont tous été rejetés, car ils s'appuyaient seulement sur des photos ou des preuves jugées insuffisantes.

    Condamnée à verser 800 euros aux familles

    La préfecture a été condamnée à verser 800 euros aux familles pour frais de procédure. Le campement, qui existe depuis près de deux ans, accueille dans des conditions sanitaires déplorables une dizaine de familles, dont un bébé d'un mois et demi et plusieurs enfants. L'avocate des familles, Sophie Kling, a estimé que «ce n'est que partie remise car il est fort probable que le préfet formulera dans les jours qui viennent une mise en demeure».

    Source: 20Minutes.fr



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  • Śaj oves amal e ӡuklesqo, fèri ma bistar te les rovli tuça.

     

    Tu peux devenir ami du chien, mais n'oublie pas de prendre un bâton avec toi.

    Extrait du recueil de proverbes bilingues rromani-français: "Sagesse et humour du peuple rrom", L'Harmattan, Paris 2006


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  • Requis pour l'exécution d'une décision d'expulsion d'un terrain situé Rue Campra à Saint-Denis, le sous préfet de Saint-Denis, M. Olivier Dubaut, a choisi de le faire en respectant aussi la dignité des personnes qu'elle touche. Après une consultation avec quelques associations humanitaires, il a tenu à se rendre personnellement sur les lieux pour annoncer les mesures décidées, notamment un accompagnement social personnalisé pour les Rroms qui souhaitent s'installer durablement en France avant toute utilisation de la force publique. Des cours de français pour permettre aux adultes de rechercher un emploi, des délivrances rapides d'autorisations de travail, et un relogement provisoire dans des conditions plus dignes pour leur permettre un parcours serein d'intégration.

     

    Installés depuis plusieurs mois sur un terrain vague à proximité de la rue Campra, les quelques dizaines de familles rroms étaient au courant d'une mesure d'expulsion qui ne devrait pas tarder. En France depuis plusieurs années pour certains, des expulsions ils en ont connu beaucoup. Cette fois ci, c'est le voisinage du Cirque du soleil qui a contribué à retarder l'expulsion. Des liens avaient été créés et le cirque avait même offert un local Algeco où l'association Parada organisait des activités ludiques avec les enfants rroms. Mais les amis du cirque sont partis, bientôt la coupe du rugby commence, et il y déjà une décision d'expulsion, dont le propriétaire demande l'exécution. Devant cette situation, le sous-préfet a convoqué le 7 août un certain nombre d'associations humanitaires et il a décidé de reporter l'expulsion pour quelques semaines, le temps nécessaire pour une association mandatée par lui de mener une enquête sociale avec tous ceux qui souhaitent rester et travailler en France. Elle devrait déboucher sur un projet de relogement et d'insertion similaire à celui d'Aubervilliers.

    "Le département de la Seine-Saint-Denis offre des possibilités d'emploi dans le bâtiment", a dit M. le sous préfet, un parmi les 62 métiers ouverts aux citoyens roumains et bulgares sous la seule condition d'obtenir au préalable une autorisation de travail auprès de la Direction du Travail. Seul problème, entre le moment où la personne obtient une promesse d'embauche et que donc elle est en mesure de demander cette autorisation, et le moment où elle l'obtient et peut occuper l'emploi, il passe en moyenne trois mois, un délai trop long pour l'employeur. M. le sous-préfet a garanti cependant que l'examen de ces demandes soumises par les personnes bénéficiant du projet serait beaucoup plus rapide, ce qui devrait permettre à moyen terme leur emploi et, par conséquent, l'intégration et l'émancipation progressive de plusieurs familles.

    « Jusque là, c'est bien », disaient les Rroms après cette rencontre avec le sous-préfet. Espérons que ça continue bien!


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  • M. Achille MBEMBE, Professeur de sciences politiques et d'histoire à l'Université de Witvatersrand de Johannesburg, a publié un article fort intéressant suite à la visite du président de la République française à Dakar. Nous en reproduisons ici en italique un passage, car, on croirait que M. Mbembe parle du regard porté sur les Rroms. En effet, il suffit de remplacer "Africain" par "Rrom", et le texte reste tout à fait pertinent et représentatif de ce que les Rroms sont pour l'homme ordinaire. C'est l'histoire d'un colonialisme qui dure dans les esprits, d'un colonialisme sans frontières

    "En effet, « l'homme africain » du président Sarkozy est surtout reconnaissable soit par ce qu'il n'a pas, ce qu'il n'est pas ou ce qu'il n'est jamais parvenu à accomplir (la dialectique du manque et de l'inachèvement), soit par son opposition à « l'homme moderne » (sous-entendu « l'homme blanc ») - opposition qui résulterait de son attachement irrationnel au royaume de l'enfance, au monde de la nuit, aux bonheurs simples et à un âge d'or qui n'a jamais existé.

    Pour le reste, l'Afrique des « nouvelles élites françaises » est essentiellement une Afrique rurale, féérique et fantôme, mi-bucolique et mi-cauchemardesque, peuplée de paysans, faite d'une communauté de souffrants qui n'ont rien commun sauf leur commune position à la lisière de l'histoire, prostrés qu'ils sont dans un hors-monde - celui des sorciers et des griots, des êtres fabuleux qui gardent les fontaines, chantent dans les rivières et se cachent dans les arbres, des morts du village et des ancêtres dont on entend les voix, des masques et des forêts pleines de symboles, des poncifs que sont la prétendue « solidarité africaine », « l'esprit communautaire » , « la chaleur » et le respect des aînés."

     

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  • Ce n'est pas une question fondamentale pour les quelques 15 millions de Rroms de par le monde, mais enfin... c'est un phénomène qui mérite d'être signalé. Nous suivons régulièrement l'actualité sur internet, grâce aux alertes google, avec des mots clés tels que "gypsy", "rrom", "tsigane", "gitan" etc.

    Et puis, on voit que de plus en plus, dans des articles relatifs à la musique, le mot "gypsy" revient tout le temps. C'est normal lorsqu'on a affaire a des écrits en anglais. Ainsi, "gypsy music" veut dire "musique tsigane". Or, en français, dire "des rythmes gypsy" ou "des vibrations gypsy" n'a pas de sens. P. ex., le flamenco, c'est certes de la musique gitane, mais pourquoi ne pas dire "rythmes gitans" mais "rythmes gypsy" ? On apperçoit déjà les sourires de ceux qui ont des indices pour la réponse! Oui, les "Gypsy Kings", le "Chico et les gypsies"... bref, phénomène de mode. Ceci dit, c'est un peu dommage, dommage pour la francophonie surtout. Est-ce que c'est plus vendeur? Pas si sûr... "flamenco gitan" doit quand même parler mieux aux francophones que "gypsy flamenco".


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