• Le Parisien d'aujourd'hui titre "Roms à Montreuil: le sujet qui fâche".

    Dommage! Mais dommage prévisible et prévu même. Il y a plus d'un an, après les élections municipales emportées par les Verts à Montreuil, nous avons apporté à la nouvelle municipalité toute notre expertise et notre soutien dans sa démarche avec les Rroms. Nous avons fait des propositions concrètes, à la fois à la demande de la municipalité ou à notre initiative:

    - Proposition de cours de français pour les Rroms (adultes et enfants)

    - Proposition d'événements publics à Montreuil, destinés à informer la population à la fois sur les Rroms en général et, le cas échéant, sur les projets de la municipalité en direction des quelques Rroms roumains bénéficiaires de ces projets.

    Le sourire et l'enthousiasme était alors de mise face à ces propositions, mais dès que le temps était venu de parler concrètement et d'agir, nos interlocuteurs municipaux ont fait marche arrière. Nous avons dû donc continuer sans la municipalité, en coopération avec des acteurs de la société civile montreuilloise: commerçants, associations, habitants, artistes... et ça continue comme ça. Alors, le sujet fâche peut-être, mais pas tout le monde à Montreuil, cette ville où la solidarité et l'harmonie sont des traditions. Il fâcherait certainement moins, voire pas du tout, si nos propositions y avaient trouvé un terrain propice pour se réaliser à temps.


    votre commentaire
  • Ci-dessous une dépêche de l'AFP, et nos commentaires:

    Gestion locale. Seine-Saint-Denis. Roms : de nouveaux villages d'insertion et un tableau de suivi

    Le Préfet de Seine-Saint-Denis, Nacer Meddah, a annoncé le 10 juillet la construction de nouveaux villages d'insertion de Roms dans son département et la mise en place d'un tableau de suivi permettant d'actualiser la situation de ceux-ci.

    L'Etat, en collaboration avec les collectivités locales concernées, va construire à Montreuil et à Bagnolet deux sites pour accueillir des familles de Roms, désireuses de s'intégrer, a-t-il indiqué en marge d'une réunion avec les élus locaux sur le sujet à Bobigny.
    "Nous allons construire plusieurs petits sites d'accueil pour assurer la sécurité et éviter d'avoir plusieurs centaines de personnes concentrées au même endroit", a précisé Dominique Voynet sénatrice-maire (Verts) de Montreuil.

    Commentaires:

    La ville de Bagnolet a déjà mis en place un foyer pour des Rroms adultes originaires de Bulgarie, avec le soutien financier de la région. Puis, face aux difficultés pour tenir ses promesses vis-à-vis des familles rroms avec des enfants, qui ne pouvaient pas être accueillies dans ce foyer, elle a sollicité le soutien de l'Etat. Elle l'a obtenu et une Maitrise d'Oeuvre Urbaine et Sociale (MOUS) a couvert ce projet initié par la ville avec le seul soutien de la région. A la clé, l'expulsion d'une partie des Rroms, bien que la ville leur ait systématiquement promis qu'il n'y aurait pas de sélection parmi eux. Cette MOUS fonctionne de la même manière que les villages d'insertion, mais n'en portait pas le nom jusque maintenant.

    La ville de Montreuil, selon les propos de Mme. Voynet, souhaite "assurer la sécurité" par la repartition des Rroms sur plusieurs sites. Qu'en dire? La sécurité de qui, ou de quelle menace? Que cherche la sécurité ici?


    Expérimentés depuis 2007 dans trois villes (Aubervilliers, Saint-Denis et Saint-Ouen), les villages d'insertion des Roms accueillent en moyenne une vingtaine de familles sélectionnées moyennant leur engagement à chercher un emploi et accepter que les enfants soient scolarisés.

    Commentaire:

    "leur engagement à chercher un emploi et accepter que les enfants soient scolarisés" - c'est-à-dire civiliser un certain nombre de Rroms, sélectionnés par des professionnels du social. Mais le préfet ne dit pas s'il a délivré des titres de travail à ces étrangers qui n'ont pas le droit de travailler en France sans ces autorisations préfectorales. La raison en est simple. Ils n'ont qu'à s'engager, puis ils doivent suivre la procédure conçue et appliquée par l'Etat français de manière telle que leurs chances d'obtenir cette autorisation de travail soient réduits à maximum. Le temps pour les travailleurs sociaux de justifier leur emploi. Puis, "accepter que les enfants soient scolarisés", mais quel exploit! Comme si ce ne sont pas les parents eux-mêmes qui demandent cela! Et il faut rendre à Cesar ce qui est à Cesar, dans le 93 ils réussissent le plus souvent à les scolariser, jusqu'à ce que le préfet ordonne l'expulsion de leurs familles et qu'ils interrompent leur scolarité. Ce n'est évidemment pas le cas des "villages d'insertion", ceux-ci ne sont pas expulsés, et les enfants vont à l'école régulièrement. Leurs parents leur achètent cartables, livres, cahiers et crayons avec l'argent qu'ils mendient, parce qu'ils ne reçoivent pas d'allocations et n'ont pas non plus le droit de travailler.


    "Ce n'est qu'une réponse partielle, temporaire", a tenu à relever Nacer Meddah.
    Au total, environ 219 personnes sont installées actuellement dans ces villages financés par l'Etat et les municipalités.

    Commentaire

    Il y a donc à espérer que pas tous les Rroms roumains et bulgares qui survivent tant bien que mal dans des bidonvilles seront mis en semi-internement.


    Actualisation hebdomadaire
    Le département d'Ile-de-France qui accueille 2.300 Roms, soit environ la moitié des Roms de la région, la Seine-Saint-Denis a également mis en place depuis trois mois un tableau de suivi sur lequel sont répertoriés les adresses des différents campements installés sur le département, le nom de leurs occupants, leurs origines.

    "Ce tableau de suivi vise à assurer et améliorer la sécurité et le suivi sanitaire de la communauté Rom. Car il est difficile d'avoir un interlocuteur. C'est un outil sérieux de suivi", a expliqué le représentant de l'Etat.
    Actualisées chaque vendredi, les informations sont collectées et fournies par les services de l'Etat (la police nationale, la Ddass) et les collectivités locales.

    Commentaire

    Là, ils ont fait fort! "La sécurité et le suivi sanitaire de la communauté Rom" exige un contrôle hebdomadaire. Mais quelle attention! Les pauvres "gens du voyage", citoyens français, n'ont pas "droit" à un tel égard, puisqu'ils ne sont contrôlés qu'une fois tous les trois mois! Discrimination positive pour les "tsiganes étrangers", allons-y! Parce que quand même... il est difficile d'avoir un interlocuteur. Pauvres français de tous bords, qui n'avez pas non plus d'interlocuteurs avec la préfecture pour assurer votre sécurité et votre suivi sanitaire. Vous n'avez même pas un tel "outil sérieux de suivi"! Comment faites-vous pour ne pas descendre dans la rue et l'exiger? Vous êtes vachement mous quand même. Au moins pour la sécurité, parce que, question sanitaire... vous n'êtes pas des tsiganes pouilleux. 

     


    votre commentaire
  • Ce matin, d’importantes forces de police, accompagnées par La Croix Rouge, ont évacué les Rroms qui avaient été hébergés au gymnase Henri Wallon par la mairie de Bobigny, suite à l’incendie de leur squat où un enfant avait trouvé la mort. Le déroulement des événements depuis hier laisse perplexe quant à la position des différents acteurs institutionnels.

    Hier soir, une réunion a eu lieu entre la mairie de Bobigny et la préfecture de Saint-Denis. Des associations, dont La voix des Rroms avaient été invitées au préalable à une réunion de bilan par les services de la mairie au cours de laquelle ceux-ci ont assuré que la mairie de Bobigny ne demanderait pas l’évacuation du gymnase.

    Déjà hier, des policiers municipaux étaient passés au gymnase, flashballs à la main. Pendant que se tenait dans une salle adjacente la réunion de bilan avec les services administratif de la mairie, le préfet était venu en renfort de l’OFI (ancien ANAEM), annoncer que ceux qui le souhaitaient pouvaient bénéficier d’une aide au retour.

    Photo prise lundi 25 mai à 12h20

    Ce matin, la police était venue en nombre pour trier : ceux qui acceptaient le retour volontaire et ceux qui souhaitaient rester, l’ensemble devant sortir du gymnase. L’époux de Mariana B., suivie médicalement après une césarienne, ainsi que son fils qui doit être opéré d’une malformation aux jambes dans quelques jours, a essayé d’expliquer sa situation. Des policiers se sont approchés immédiatement en sortant des menottes. La réponse fut claire : s’ils n’évacuaient pas les lieux, ils seraient arrêtés et renvoyés de force en Roumanie.

    Photo prise mardi 26 mai, à 9h40

    Actuellement, quelques dizaines de familles se trouvent dehors, sous la pluie, dans un parc à proximité de la gare de Saint-Denis. La famille de Diego, l’enfant qui est mort dans l’incendie, a été hébergée en hôtel, en attendant un retour pour les funérailles en Roumanie.


    votre commentaire
  • Samedi, 23 mai 2009, le petit Diego trouvait la mort dans un incendie qui a ravagé le squat où il habitait avec sa famille. Le sort tragique de cet enfant est une illustration de plus du danger dans lequel sont acculés quelques 6000 Rroms originaires de Roumanie en France. L’incendie a été éteint par les héros du feu qui, malheureusement n’ont pas pu sauver la vie de Diego. La question reste tout de même ouverte : n’y a-t-il que les pompiers pour s’occuper de ces Rroms ? C’est à l’Etat d’intervenir et de permettre à ces personnes de vivre dignement, notamment en leur ouvrant l’accès au marché du travail.

    Dans l’exercice de sa souveraineté, la France a accepté l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union européenne le 1er janvier 2007. Cinq ans auparavant, les citoyens roumains et bulgares avaient été dispensés de visa d’entré à l’espace Schengen. Le nombre de Rroms de ces pays reste inchangé depuis 2002, autour de 6000. Bien que citoyens européens depuis 2007, ils n’ont pas le droit de travailler en France sans une autorisation spéciale de la préfecture, qui se révèle en pratique impossible à obtenir. Ce statut juridique relègue les Rroms roumains et bulgares dans des bidonvilles où ils survivent en travaillant au noir, en vendant des journaux ou des fleurs, ou en mendiant.

    Diego avait retrouvé l’école, malgré les expulsions successives d’un lieu à un autre par des hommes habillés en bleu ou en noir. Il avait certainement des rêves, comme tout enfant, rêves qui se sont calcinés un samedi après-midi. Il est trop tard pour lui. Mais restent ses frères et sœurs, ses cousins, les autres... est-ce que ceux-là les réaliseront ? Comment ?

    La politique actuelle, fondée sur une présomption irréfragable de niaiserie des administrés, continue à briser des vies. Quand ce n’est pas l’expulsion vers le « pays d’origine », c’est l’expulsion d’un terrain à l’autre, d’une ville à l’autre. Des élus locaux prennent parfois le courage d’intervenir, tout limités qu’ils soient dans leurs possibilités, l’obtention d’un titre de travail relevant, elle, des préfectures.

    La voix des Rroms appelle à une suppression immédiate des restrictions posées par l’Etat français à l’accès à l’emploi pour les citoyens roumains et bulgares. Cela constitue la base sans laquelle tout « effort pour l’intégration » des Rroms de ces pays restera un vœu pieux, si ce n’est de l’hypocrisie.

     

     


    votre commentaire
  • Cette image se passerait peut-être de légende, mais bon... il vaut mieux donner quelques explications:

    La photo a été prise par une équipe de La voix des Rroms le 18 mars dernier, dans un petit campement de Rroms roumains à Aulnay-sous-Bois (93). Quelqu'un avait amené ce paneau sans doute pour réparer sa cabane, et en attendant l'avait posé ainsi. Sans doute, il n'avait pas fait attention à ce qui était écrit dessus, mais parfois l'hasard fait bien les choses. Ces Rroms roumains qu'on voit dans des bidonvilles sont bien des partenaires de politiques publiques, ou plutôt... la matière des politiques démagogiques. Pour n'en donner que deux exemples d'application pratique:

    En matière d'immigration d'abord, l'actualité des 2-3 dernières années a été marquée par l'augmentation sensible du nombre d'étrangers en situation irrégulière reconduites dans leurs pays d'origine. Ceci a été rendu possible notamment (si ce n'est exclusivement) par l'augmentation des retours volontaires. Et qui sont ceux qui retournent volontairement, avec une aide de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant de la part d'ANAEM? Ce sont bien les Rroms originaires de Roumanie. Alors, ne ricanez pas, s'ils ne sont pas partenaires de la politique publique en matière d'immigration, au moins ils sont la chair à expulsion qui gonfle les faux chiffres d'Hortefeux et de Besson.

    En matière d'intégration ensuite: la même période a vu se mettre en place, dans le département de la Seine-Saint-Denis (93), des "villages d'insertion" pour les Rroms, toujours originaires de Roumanie. Là aussi, interdiction formelle de ricaner, et même de sourire! La nouvelle politique publique d'intégration passe par les Rroms roumains, remis par la France en leur état d'objet 150 ans après que les principautés roumaines les aient affranchis de l'esclavage où ils étaient maintenus depuis 500 ans.

    Enfin, comme il n'est pas encore interdit de parler sérieusement de temps en temps, tout ça n'est que de l'enfumage, que les Français paient de leurs impôts et que la société française risque de payer cher en termes de paix et de cohésion sociale dans le moyen terme. Car les "retours volontaires" se font dans le sens inverse: de Roumanie en France. Quant au renvoi en Roumanie des Rroms, celui-ci n'est motivé par les petits sous donnés par l'ANAEM et il est très largement incité par celle-ci. Et en ce qui concerne les "villages d'insertion", l'expression illustre surtout l'art du verbe des autorités françaises et de leurs sbires pseudo-associatifs. Ce sont de véritables camps d'internement dans lesquels on interdit aux Rroms de recevoir des invités, gardiennés 24h/24 par des vigiles avec des bergers allemands et seulement le mirador fait défaut pour compléter le décor. Vous pouvez en apprendre plus sur le blog qui leur est spécialement consacré.

     


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique