• La nouvelle nous vient de Milan, et c'est une dépêche AFP qui en parle. Un journal suisse, "Romandie News" a repris la dépêche.

    Donc, vous ne serez pas étonnés du titre de ce billet. Nous, on s'attendait à un scoop de ce genre venant de ces pays ... L'Italie et la Suisse commencent à expulser les Rroms. La Suisse, c'est plus simple, car ce n'est pas l'Union européenne. L'Italie, c'est plus difficile, car les Rroms de l'Union européenne peuvent y résider, normalement.

    Puis, une femme italienne meurt après une agression. On accuse un certain Mailat, dont les médias disent qu'il est Rrom, mais mis à part les médias, il n'y a pas une seule personne qui puisse l'affirmer. Enfin, peu importe. Mailat est un ressortissant roumain. L'affaire est tout de suite instrumentalisée. Le gouvernement italien adopte un décret-loi, - entériné ensuite par le parlement, - qui permet l'expulsion de citoyens européens pour des raisons de sécurité publique.

    C'est dans ce contexte que la coopération policière italo-roumaine exécute 25 mandats d'arrêt délivrés par le parquet de Milan contre des "tziganes roumains". La dépêche AFP ne dit pas s'ils seront jugés pour les faits qu'on leur impute ou bien s'ils seront tout bonnement expulsés en Roumanie pour atteindre l'objectif politique du gouvernement italien. Nous essaierons d'en savoir plus par des associations basées en Italie.

    Puis, le fait que la dépêche soit reprise par un journal suisse, cela ne doit pas être anodin non plus. C'est que la Suisse aussi, avec sa Croix rouge, a commencé à expulser des Rroms. Alors, ça amène de l'eau dans le moulin suisse aussi...

    RAPPEL HISTORIQUE: La Kristallenacht a été l'aboutissement d'un processus qui a commencé avec l'assassinat d'un diplomate allemand par un Juif de Pologne, immigré en France. A la même époque, une sombre affaire de commerce de chevaux fait pas très légalement par une famille rrom a accéléré la théorie de la race criminelle des Ziguenuer. On estime à 500.000 le nombre des Rroms victimes du génocide pérpetré par les Nazis.


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  • Après multes recherches sur ce qui se passe en Italie, nous sommes toujours moins sûrs de la vérité au fur et à mesure des articles de presse. Un climat de désinformation semble régner sur ce sujet, dont les causes sont d'une certaine manière évoqués dans cet article, que nous avons traduit en français. L'original se trouve ICI . Nous ne savons toujours pas si l'agresseur de Giovanna Reggiani était Rrom, mais s'il l'est, qu'il soit condamné pour son acte car il l'a mérité. Nous ne savons pas non plus si les victimes de l'agression raciste par cette bande d'Italiens sont Rroms, mais qu'ils soient Rroms ou Roumains, là aussi c'est pareil: ils ont été victimes d'un acte raciste, et les racistes ne cherchent pas à comprendre que Rrom et Roumain ce n'est pas la même chose. La seule certitude pour l'instant, c'est que l'agresseur de Giovanna Reggiani a été dénoncé par une femme rrom.

    Comme notre but n'est ni d'attisser des haines pour des bénéfices politiques, ni de se poser en victimes absolues, ni de maintenir le flou pour vendre le plus possible d'information voyeuriste et racismogène, nous disons tout simplement: nous ne savons pas! Parce que les journalistes ne veulent pas dire la vérité, et qu'il préfèrent faire durer le suspens pour vendre du papier, quitte à ce que le racisme fasse d'autres victimes. Il fut un temps où les journalistes avaient un proverbe: "quand on ne sait pas tout, on ne sait rien". Il semble qu'il soit transformé en: "quand on sait tout, on ne dit que ce qui se vend, et petit à petit". Puis, quand cette affaire se clarifiera devant les juges, aucun média n'en parlera, parce que "le peuple n'est pas intéressé par ça; il n'y a plus de sang, plus de peur, plus de haine".

    Heureusement que l'internet laisse la possibilité de lire aussi des analyses comme celle-ci. Il y a là encore quelques zones d'ombre, mais on sent qu'elles ne sont pas volontaires. 



    "La brutalité de l'événement concernant la pauvre Giovanna Reggiani nous a choqués, mais il aurait fallu éviter qu'une tragédie atroce soit suivie par une autre dévastatrice. L'Italie est en train d'attribuer à un peuple entier le crime d'un seul homme » ont déclaré les dirigeants du Groupe EveryOne, Roberto Malini, Matteo Pegoraro et Dario Picciau. Dans le climat actuel d'intolérance, le courage de la femme rrom qui a dénoncé l'accident, - conformément aux lois morales des Rroms eux-mêmes, qui excluent de leur communauté ceux qui commettent des actes violents, - n'a pas suffi comme contrepoids. L'épisode a donné force aux raisons des racistes, affaiblissant tant d'efforts faits pour éduquer les intolérants. « Rappelons l'homicide du diplomate allemand Ernst Vom Rath par le Juif polonais émigré en France Herschel Grynszpan : un seul homme commit cet homicide, mais la propagande nazie l'a transformée en faute de tous les Juifs d'Europe. Poussée à la haine raciale par les institutions et par des mois de communication, la population allemande participa activement à l'attaque féroce de tous les Juifs qui vivaient en Allemagne et particulièrement des commerçants, les boutiques desquels ont été détruits en une nuit, nuit qui passa dans l'Histoire comme la Nuit du Cristal » - explique Roberto Malini de EveryOne, écrivain et chercheur sur l'Holocauste. « Quand un événement devient le drapeau du racisme, quand cet événement est suivi rapidement d'une série de mesures et d'actions contre une minorité » - poursuit Malini, « là il faut poser quelques questions importantes concernant la dynamique de ce même événement. Le fait est que le décret sur les expulsions et l'organisation des déportations des Rroms étaient déjà prêts et les premiers sont déjà sur le point d'être expulsés de Milan, de Rome et autres villes italiennes » précisent les dirigeants de EveryOne. Hier, le jour même de la publication au Journal Officiel du décret sur les expulsions, une bande d'environ dix personnes a mis en œuvre, dans la zone de Tor Bella Monaca à Rome, une honteuse « Nuit du Cristal » complètement italienne. Le groupe des racistes, aux visages cachés de casques et de cagoules, a agressé avec des bâtons des Rroms. La violente bagarre a eu lieu sur le parking d'un supermarché Lidl de la rue Casilinia. Trois nomades ont été blessés ; l'un d'entre eux se trouve en état grave à l'hôpital de Tor Vergata, à Frascati. A Genes, Milan et dans d'autres villes italiennes ont déjà commencé des rondes de chasse aux Rroms de la part de groupes racistes et de vraies expéditions punitives. « Comme d'habitude, quand les victimes sont Rroms, il est à attendre que les investigations des autorités n'aboutiront pas à l'identification des coupables » affirment Malini, Pegoraro et Micciau. Les dirigeants du Groupe EveryOne lancent alors un appel aux citoyens et aux politiques italiens : « Nous devons construire de la solidarité là où d'autres détruisent, humilient, foulent aux pieds, cassent, déportent, frappent, brûlent. Nous devons être les semblables de Schindler, de Perlasca, de Peshev, de Palatucci : peu de Justes dans une Italie qui est en train de se perdre dans la cruauté la plus inique. Nous devons expliquer aux jeunes la vérité, les éloigner des tentations d'un nationalisme absurde et les tenir par la main sur la route de la fraternité entre les gens différents ».

    Pour le
    Groupe EveryOne: Roberto Malini, Matteo Pegoraro, Dario Picciau


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    Comme notre but n'est ni d'attisser des haines pour des bénéfices politiques, ni de se poser en victimes absolues, ni de maintenir le flou pour vendre le plus possible d'information voyeuriste et racismogène, nous disons tout simplement: nous ne savons pas! Parce que les journalistes ne veulent pas dire la vérité, et qu'il préfèrent faire durer le suspens pour vendre du papier, quitte à ce que le racisme fasse d'autres victimes. Il fut un temps où les journalistes avaient un proverbe: "quand on ne sait pas tout, on ne sait rien". Il semble qu'il soit transformé en: "quand on sait tout, on ne dit que ce qui se vend, et petit à petit". Puis, quand cette affaire se clarifiera devant les juges, aucun média n'en parlera, parce que "le peuple n'est pas intéressé par ça; il n'y a plus de sang, plus de peur, plus de haine".

    Heureusement que l'internet laisse la possibilité de lire aussi des analyses comme celle-ci. Il y a là encore quelques zones d'ombre, mais on sent qu'elles ne sont pas volontaires. 



    "La brutalité de l'événement concernant la pauvre Giovanna Reggiani nous a choqués, mais il aurait fallu éviter qu'une tragédie atroce soit suivie par une autre dévastatrice. L'Italie est en train d'attribuer à un peuple entier le crime d'un seul homme » ont déclaré les dirigeants du Groupe EveryOne, Roberto Malini, Matteo Pegoraro et Dario Picciau. Dans le climat actuel d'intolérance, le courage de la femme rrom qui a dénoncé l'accident, - conformément aux lois morales des Rroms eux-mêmes, qui excluent de leur communauté ceux qui commettent des actes violents, - n'a pas suffi comme contrepoids. L'épisode a donné force aux raisons des racistes, affaiblissant tant d'efforts faits pour éduquer les intolérants. « Rappelons l'homicide du diplomate allemand Ernst Vom Rath par le Juif polonais émigré en France Herschel Grynszpan : un seul homme commit cet homicide, mais la propagande nazie l'a transformée en faute de tous les Juifs d'Europe. Poussée à la haine raciale par les institutions et par des mois de communication, la population allemande participa activement à l'attaque féroce de tous les Juifs qui vivaient en Allemagne et particulièrement des commerçants, les boutiques desquels ont été détruits en une nuit, nuit qui passa dans l'Histoire comme la Nuit du Cristal » - explique Roberto Malini de EveryOne, écrivain et chercheur sur l'Holocauste. « Quand un événement devient le drapeau du racisme, quand cet événement est suivi rapidement d'une série de mesures et d'actions contre une minorité » - poursuit Malini, « là il faut poser quelques questions importantes concernant la dynamique de ce même événement. Le fait est que le décret sur les expulsions et l'organisation des déportations des Rroms étaient déjà prêts et les premiers sont déjà sur le point d'être expulsés de Milan, de Rome et autres villes italiennes » précisent les dirigeants de EveryOne. Hier, le jour même de la publication au Journal Officiel du décret sur les expulsions, une bande d'environ dix personnes a mis en œuvre, dans la zone de Tor Bella Monaca à Rome, une honteuse « Nuit du Cristal » complètement italienne. Le groupe des racistes, aux visages cachés de casques et de cagoules, a agressé avec des bâtons des Rroms. La violente bagarre a eu lieu sur le parking d'un supermarché Lidl de la rue Casilinia. Trois nomades ont été blessés ; l'un d'entre eux se trouve en état grave à l'hôpital de Tor Vergata, à Frascati. A Genes, Milan et dans d'autres villes italiennes ont déjà commencé des rondes de chasse aux Rroms de la part de groupes racistes et de vraies expéditions punitives. « Comme d'habitude, quand les victimes sont Rroms, il est à attendre que les investigations des autorités n'aboutiront pas à l'identification des coupables » affirment Malini, Pegoraro et Micciau. Les dirigeants du Groupe EveryOne lancent alors un appel aux citoyens et aux politiques italiens : « Nous devons construire de la solidarité là où d'autres détruisent, humilient, foulent aux pieds, cassent, déportent, frappent, brûlent. Nous devons être les semblables de Schindler, de Perlasca, de Peshev, de Palatucci : peu de Justes dans une Italie qui est en train de se perdre dans la cruauté la plus inique. Nous devons expliquer aux jeunes la vérité, les éloigner des tentations d'un nationalisme absurde et les tenir par la main sur la route de la fraternité entre les gens différents ».

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