• Parmi les 45 Rroms maintenus en rétention depuis deux jours (voir le post précédent), 13 ont formé des recours contre les arrêtés de reconduite à la frontière. Il s'agit d'attaquer en justice cette décision administrative. L'affaire sera jugée demain, samedi 26 août, devant le Tribunal Administratif de Paris. Oui, les tribunaux fonctionnent aussi le week-end, ne vous étonnez pas. Cependant, il est curieux que l'audience ait lieu si précipitemment, étant donné que hier le juge des libertés et de la détention a prolongé la période de rétention pour 15 jours. Alors, pourquoi faire venir les juges un samedi matin à 8h30 pour des personnes que l'Etat peut maintenir en rétention encore deux semaines?


    C'est très simple. Le Canard enchaîné avait parlé d'un charter qui devait partir vers Bucarest le 17 août. Il semble que M. Sarkozy n'ait pas eu sous la main les passagers, puisqu'il n'y a pas eu de charter le 17. Alors, la police s'est précipitée à Saint-Denis pour ramasser ce qu'elle pouvait. Et elle en a ramassé un certain nombre. Le départ du charter est reporté pour lundi 28 août. Or, les personnes qui ont formé des recours ne peuvent pas être reconduites sans que leur demande soit examinée par les juges. Donc, les juges ne pourront pas faire la grasse matinée le samedi 26. Ils doivent en avoir l'habitude mais bon... Ce qui est étrange et surtout inquiétant dans cette affaire, c'est que cela veut dire tout simplement que C'EST LA PREFECTURE QUI DETERMINE LE PROGRAMME DU TRIBUNAL ADMINISTRATIF! Dans un pays démocratique normalement constitué, la justice est indépendante de l'administration. Les juridictions administratives aussi, puisqu'elles ont à juger l'administration. La préfecture est une administration. Cherchez l'erreur!


     


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  • LES RAFLES SARKOZIENNES SE POURSUIVENT CHEZ LES RROMS<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>



     Ce matin (22 août 2006) vers six heures du matin, d'importantes forces de police ont fait une descente sur un terrain occupé par des Roumains (majoritairement Rroms) à Saint-Denis, accompagnés de quatre jeunes Rroms menottés. But officiel de l'opération : démantèlement d'un éventuel réseau d'escroquerie à la charité. N'ayant pas trouvé de réseau, les policiers ont tout de même embarqué 45 personnes, hommes et femmes, ainsi que trois poubelles de cuivre à recycler. Au programme, l'inévitable casse habituelle des portes des baraques de fortune, ainsi que d'objets à l'intérieur, y compris de la vaisselle, des femmes qui sont sorties par la force de leurs lits à l'extérieur en vêtements de nuit, sans pouvoir s'habiller correctement, numérotation des caravanes et des baraques...

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    Parmi les 45 personnes arrêtées, quatre sont suspectés d'avoir volé le cuivre saisi (évidemment, il ne peut être que volé, si c'est chez les tsiganes ; les policiers ont même interrogé la propriétaire d'un chien si elle ne l'avait pas volé). Les 41 autres ont commis l'infraction d'être des « faux touristes ». Ceci malgré les sommes d'argent que certaines d'entre elles ont montré aux policiers et leur entrée en France datant de moins de trois mois. Beaucoup d'entre elles ont des enfants scolarisés en France, et une a déposé une demande de régularisation dans le cadre de la récente circulaire. De plus, la municipalité de Saint-Denis a signé une convention d'occupation précaire sur ce terrain, qui comprend entre autres l'engagement des familles à scolariser leurs enfants.

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    Quelqu'un cherche-t-il une explication ? Nous n'en pouvons donner autre qu'un chiffre : 25.000, c'est le nombre des renvois à atteindre jusqu'à la fin de l'année, sinon M. Sarkozy a promis aux préfets qu' «il y aura des dégâts » (La Canard Enchaîné, 2 août 2006). Et pour atteindre l'objectif, il faut choisir des victimes faciles. Selon Yannick Blanc, directeur de police générale à la Préfecture de police à Paris, il y a incompatibilité entre le fait d'être Roumain et d'être scolarisé en France. Il déclarait en effet au journal Le Monde du 7 juillet 2006 : « la scolarisation d'un enfant depuis plusieurs années manifeste en soi la "réelle volonté d'intégration" inscrite dans la circulaire. Rien à voir avec les fameux "touristes" roumains dont les enfants chapardent dans le métro » (voir notre communiqué à ce sujet ). Il est vrai, seule une famille a eu le courage à déposer un dossier, même si plusieurs remplissaient les critères. Le père de cette famille là se trouvant aujourd'hui en centre de rétention avec les autres, il est permis de croire que la méfiance de ces derniers a été fondée. Que de coups tordus !

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