• Rroms roumains et administration française - Qui est plus illégal que l'autre?

    Après la dernière rafle à Saint-Denis, les Rroms arrêtés ont été placés en centre de rétention à Vincennes. Quelques jours auparavant, des Rroms bulgares y avaient passé. Selon les règles en vigueur, toute personne placée en rétention doit être notifié de ses droits dans une langue qu'elle comprend. Et l'administration du centre de rétention a bien rempli son devoir. Elle avait déjà vu passer des Rroms bulgares, et ceux-là ne devraient pas être différents. Résultat: la notification de mise en rétention et des droits y relatifs est faite... EN BULGARE!


    Il est vrai que, question d'adaptation aux langues étrangères, on se débrouille un peu mieux en Roumanie et généralement dans les pays de l'Est, qu'en France. Mais de là à croire que n'importe quel Rrom de l'Est comprend toutes les langues de l'Est, il y a quand même un chemin intellectuel que seule l'administration française peut parcourir... Chapeau!


    Si on passe de la littérature au droit, le fait de notifier les droits dans une langue incompréhensible pour l'intéressé est une cause de nullité de la procédure. L'avocat de permanence dans le cas que nous avons identifié n'a pas soulevé cette nullité devant le juge des libertés et de la détention. Résultat: la personne en question est maintenue en rétention. Un juriste n'est pas forcément tenu de connaitre des langues étrangères, surtout de ces pays-là, mais enfin... il doit quand même maîtriser le français. Et sur le papier il y avait bien marqué: "nationalité roumaine" et "langue bulgare". C'est comme si on notifiait à un Français ses droits en russe!


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