• Retour volontaire - volonté de qui?

    Villabé, dans l'Essonne (91) aujourd'hui au petit matin, vers 7 heures.

    Des Rroms de Roumanie se trouvaient dans cette ville depuis plusieurs années, sur des friches au gré des expulsions. L'ANAEM leur a proposé l'aide au retour volontaire à hauteur de 320 euros par adulte et 100 euros par enfant, puis, sur dossier, s'ils ont un projet économique en Roumanie, de le financer à hauteur de 3600 euros. Beaucoup ont accepté cette proposition et se sont vu remettre des attestations de "dépôt de demande" de cette aide.

    Ce matin, c'était le départ, avec des représentants de l'ANAEM, de la préfecture de l'Essonne, de la police municipale et de la gendarmerie. Mme. le maire de la ville était présente elle aussi, mais le sous préfet, présent sur les lieux, lui a dit qu'elle devrait venir plus tard. Elle est revenue donc lorsque les trois cars remplis étaient partis en direction de l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy.

    Selon le sous préfet, ces retours humanitaires ne comptent pas dans les chiffres d'expulsion. Quant à Mme. le maire, elle a tenu aux journalistes présents un discours rempli de plaintes, de ces gens qui feraient leurs besoin sur les tombes dans le cimetière, qui coupaient les fleurs des parcs pour les vendre etc. etc., et dont les riverains ne cessent de se plaindre. Il ne s'agit pas de ce terrain là, mais d'un autre un peu plus loin, selon elle. Les Rroms de ce deuxième terrain, qui sont à proximité du cimetière, vont y chercher de l'eau. Cette information est tout à fait crédible; quant au reste... a-t-on vraiment besoin d'aller sur les tombes pour y faire ses besoins? Puis concernant les fleurs, connaissant pas mal de ces Rroms, nous savons qu'ils les achètent au marché de Rungis et les revendent après en avoir fait de petit bouquets. Enfin, Mme. le maire s'est dite bien consciente du problème humain, après toute cette lithanie. Il fallait bien peut-être, devant les journalistes.

    Trois cars sont partis donc, avec environ 150 Rroms, qui croyaient à la promesse de 3600 euros. Tous disaient que si cette promesse n'était pas tenue, ils reviendraient rapidement en France. Hier, beaucoup disaient que ce type d'aide n'était pas adapté, car les 3600 euros sont censés financer des projets d'élevage. Or, ils n'ont pas de terrains où faire paître ces bêtes qu'on pourra leur acheter. Certains n'ont même pas de maisons et vivent dans des baraques. La priorité pour ceux-là c'est la construction d'une maison.

    Cela montre bien combien cette politique est réfléchie, et combien les Rroms peuvent y réfléchir, surtout lorsque les explications sont données en français, langue que beaucoup ne comprennent pas, sans traduction. Aujourd'hui encore, nous avons du intervenir à la demande de certains Rroms qui voulaient poser des questions aux représentants de l'ANAEM. Ce n'est pas dans nos habitudes, et ça ne risque pas d'y entrer, mais il y avait urgence: c'étaient des Rroms qui nous demandaient ce service...

    En tout cas, avant de se mettre à crier: "ils profitent de l'argent de l'Etat français", sachez que ce n'est pas ce qu'ils demandent. Ce qu'ils demandent, c'est de travailler ici en France et de gagner eux même l'argent qui leur est nécessaire. On le leur interdit. L'ANAEM, qui distribue cette aide au retour, récupère aussi les 893 euros que chaque employeur doit payer s'il veut embaucher des ressortissants roumains ou bulgares. N'y cherchez pas de logique, il n'y en a pas!

     


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