• Droits de l'homme - 29-08-2007 - 15:29 source: site web du Parlement européen



     
    Les données manquent cruellement. Pourtant, parmi les 11 bons élèves européens qui comptabilisent les crimes racistes perpétrés sur leur territoire, 8 ont enregistré, l'année dernière, une augmentation des incidents xénophobes. C'est ce qui ressort du premier rapport publié par la toute nouvelle Agence des Droits Fondamentaux, et présenté lundi en commission des libertés civiles. Selon les mots du rapport, «la violence et les crimes racistes restent une maladie sociale grave à travers l'Europe».

    France, Danemark, Allemagne, Irlande, Pologne, Slovaquie, Finlande et Grande Bretagne : dans chacun de ces 8 pays européens, le nombre de crimes et violences racistes enregistrés était en hausse l'année dernière.

    Crimes racistes : des résultats peu encourageants...et incomplets

    Sur les 11 pays européens qui comptabilisent les données pénales liées à des actes xénophobes, seuls 3 ont donc connu une évolution positive en 2006 : l'Autriche, la Suède et la République tchèque semblent un peu plus tolérants qu'auparavant, puisque le nombre de crimes racistes déclarés y a baissé. Pourtant, la lutte contre le racisme a encore de belles batailles à remporter.

    Bataille des données tout d'abord : si l'on ne peut souligner cette évolution que dans 11 pays européens, c'est que la majorité des membres de l'Union Européenne (UE) ne comptabilise pas les violences xénophobes sur leur territoire -ou alors de manière inappropriée ou incomplète. Pas de comptabilité, et donc pas d'analyse éclairante sur le phénomène du racisme en Europe.

    Pour combler ces lacunes administratives, restent les Organisations Non Gouvernementales (ONG), comme l'explique le rapport de l'Agence : « Dans de nombreux États membres, lorsque les gouvernements ne communiquent pas de statistiques officielles relevant du domaine pénal, les ONG continuent de jouer un rôle complémentaire essentiel en compilant les incidents racistes. »

    Seul bon élève européen en matière d'enregistrement des données : le Royaume-Uni. A lui seul, il a compilé plus de rapports sur des actes racistes que les 26 autres pays européens réunis. Un modèle à suivre ?


    Le large éventail des discriminations en Europe

    Au jour le jour, le racisme peut aussi se révéler dans de petits actes quotidiens qui, s'ils n'ont pas la violence d'un crime, affectent les plus « vulnérables ». Les immigrés, les réfugiés, les demandeurs d'asile ou encore les Roms sont, d'après les statistiques, confrontés aux plus nombreuses discriminations.

    Ainsi, le taux d'emploi des minorités ou immigrés reste, dans la plupart des Etats-membres, inférieur à la moyenne nationale. Au point que certains pays, comme la Suède, ont mené des projets de candidatures anonymes pour accroître la diversité ethnique sur le marché de l'emploi. Car un nom à consonance arabe, selon des études du même pays scandinave, réduit considérablement les chances de trouver un emploi, à qualifications égales.

    En matière de logement, il n'est pas rare dans plusieurs pays européens de lire des petites annonces garantissant au potentiel locataire l'absence « d'étrangers » dans le bâtiment. L'auteur belge d'une telle annonce a été condamné en 2006 à 3 ans d'emprisonnement avec sursis.

    L'école n'est pas épargnée par les ségrégations. L'Agence des Droits Fondamentaux cite ainsi le cas de la République tchèque, où plus de la moitié des élèves Roms sont inscrits dans des écoles spécialisées ou pour enfants handicapés. Des programmes ont été mis en place pour y pallier, mais un gros travail reste à faire.

    Des directives européennes anti-discriminations existent pourtant. Mais, selon l'Agence, « le très faible taux de plaintes enregistrées en 2006 dans certains pays donne à penser que les victimes ne connaissent pas la protection légale à laquelle elles ont droit ». Un constat validé par un récent sondage Eurobaromètre, selon lequel à peine 32 % des citoyens européens disent connaître leurs droits au cas où ils seraient victimes de discrimination ou de harcèlement. Il semble donc plus que jamais nécessaire de sensibiliser les victimes potentielles.

    L'Agence des Droits Fondamentaux, pas assez chien de garde ?

    « J'aurais aimé que l'on donne à l'Agence plus de dents, afin qu'elle devienne un vrai chien de garde » : voilà comment la députée néerlandaise Sophia In't Veld (ALDE) a critiqué le mandat limité de la nouvelle Agence des Droits Fondamentaux. Une position largement soutenue par ses collègues de la commission des Libertés civiles. Quel avenir pour cette agence basée à Vienne, née le 1er mars dernier, si neuve qu'elle n'a pas encore de directeur ?

    Le Conseil de l'UE -l'institution qui représente les Etats-membres- n'a pas obligation de venir témoigner régulièrement devant l'Agence, mais seulement « s'il en a envie », a regretté le socialiste italien Claudio Fava. Un manque de contrôle et de responsabilité qui pourrait réduire l'impact des travaux de l'Agence -et donc son importance, selon lui.

    Car l'ambition est grande : l'Allemand Manfred Weber (PPE-DE) a affirmé que l'Agence devait être « un modèle de référence des Droits de l'Homme à travers le monde ». Et qu'il fallait, pour cela, éviter toute politisation de son travail et de son fonctionnement.
    Source: site web du Parlement européen


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  • Sur le site fenetreeurope.com on a appris la mort d'un jeune rrom de 17 ans, qui a succombé aux coups de quatre hooligans dans la ville de Samokov, en Bulgarie. Un millier de Rroms ont protesté le 22 août pour manifester leur colère. Les partis nationalistes bulgares créent même des milices chargées de s'occuper des Rroms. L'article rapporte aussi des échauffourées entre des paysans hongrois et Rroms en Roumanie. Vous pouvez trouver cet article ICI .

    On se demande jusqu'où ça peut aller. Une chose est sûre, si on ne s'en occupe pas, on risque bien de voir exploser de véritables guerres. Lors des émeutes qui ont suivi l'effondrement des pyramides financières en Albanie en 1997, quand des bandes armées avaient pris le contrôle du pays, tout un quartier rrom du village Levan était menacé. A la guerre, comme à la guerre, les Rroms se sont armés eux-aussi et se sont défendus. Plus d'une dizaine sont morts les armes à la main, pour protéger leurs vies et celles de leurs enfants. C'était la guerre, il n'y avait plus de police, et donc c'était le seul choix. Si cette montée de racisme violent continue, il n'est pas impossible de voir des milices rroms aussi se mettre en place... et ce sera bien dommage car les institutions sont quand-même là. Et là, elles interviendront peut-être... pour écraser un peu plus les Rroms qui essairaient de se défendre?


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  • BELGRADE – Fehmija Bajrami, un Rrom de 45 ans, a été attaqué jeudi dernier dans la soirée à Zemun, banlieue belgradoise. Selon les déclarations de témoins occulaires, l'incident a eu lieu vers 22 heures. Trois homes ont mis M. Bajrami à terre et l'ont frappé avec des chaînes métalliques.

    Souffrant de ces blessures, la victime a été transférée à la clinique de Bežanijska Kosa. Ses voisins disent que des attaques sur des Rroms de Zemun sont fréquentes. La police de Belgrade a enregistré cinq attaques visant des Rroms durant la seule semaine dernière. Toujours jeudi dernier, un peu avant cet incident, la police de Belgrade avait identifié des personnes suspectéss d'avoir agressé un groupe de jeunes rroms le 11 août à la Nouvelle Belgrade.

    Cinq personnes, âgées de 17 à 21 ans font l'objet d'une enquête pour des violences corporelles graves à motivation raciste, religieuse et ethnique. Dans la nuit du 10 au 11 août, les suspects, après s'être enivrés dans un parc de la Nouvelle Belgrade, se sont rendus dans un quartier rrom à proximité où l'un d'entre eux a mis le feux à une cabane habitée par M. Sava I.. Ensuite ils sont allés vers un immeuble à proximité d'où ils se sont mis à crier des insultes contre les Rroms qui étaient sortis pour voir ce qui se passait.

    Selon un rapport de la police, un groupe rrom, parmi lesquels l'habitant de la cabane brûlée, se sont mis à la poursuite de leurs agresseurs. Une bagarre s'est enclenchée lorsqu'ils les ont attrapés, pendant laquelle M. Sava a subi des blessures très graves.

    Dans l'édition d'hier, le journal "Le Monde" publiait un article sur les Rroms de Serbie qui traversent la frontière et demandent l'asile politique en Roumanie. Les personnes interrogées, notamment des policiers roumains, ont leurs explications face à ce phénomène: il fait maintenant rendre l'ascenseur aux "ex-yougoslaves" qui ont accueilli en premier les réfugiés roumains de l'époque de Ceausescu, ou encore ce sont des Rroms qui ont été rapatriés d'Allemagne et en entrant en Roumanie ils peuvent obtenir le droit de circuler dans l'espace Schengen pendant 90 jours, suffisants pour retourner en Allemagne... L'un comme l'autre peuvent bien être vrais, mais à la base, il y a surtout ce genre d'événements, qui met les gens devant l'alternative: se battre ou partir. L'alternative devant laquelle se sont trouvés et se trouvent toujours tous les réfugiés.



     


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  • Dimanche dernier, quatre jeunes rroms de Sofia (Bulgarie) ont été attaqués par des skinheads. L'un d'entre eux s'est retrouvé à l'hôpital avec une mâchoire fracturée. Le lendemain, une révolte a commencé dans le quartier de Fakulteta, une sorte de ghéto où vivaient les jeunes rroms. La police a arrêté quatre Rroms suspectés d'avoir incité cette révolte où environ 300 Rroms auraient voulu la revanche. Les autorités policières, ministre de l'Intérieur en tête, assurent qu'ils mettront fin immédiatement à toute velleité de conflit.

    Le quartier de Fakultèta est connu pour l'extrême pauvreté de ses habitants rroms, victimes d'une exlusion et d'une ghétoïsation totale. Selon l'agence de presse Focus, les Rroms, armés de bâtons et de couteaux, auraient crié "mort aux Bulgares", face aux forces de police qui les ont empêché de partir vers le quartier où avait eu lieu la bagarre à l'origine du mouvement.

    Avec des élections locales prévues pour l'automne, il est difficile de faire le tri des informations selon leur véracité. Toujours est-il qu'à la dernière campagne présidentielle, la Bulgarie est passée par le même phénomène que la France en 2002. Volen Siderov, le leader d'Attaca, mouvement d'extrême droite, est arrivé au 2nd tour. Parmi les slogans criés dans ses meetings, il y avait aussi: "Transformons les tsiganes en savon!"


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