• Médecins du Monde cherche à faire taire les Rroms

    Poursuivi pour diffamation sur plainte de « Médecins du Monde », le président de l'association « La voix des Rroms » sera jugé ce mardi 14 octobre à 13h30 par la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris. En novembre 2006 quatre associations, dont « La voix des Rroms », s'étaient constituées partie civile dans le procès mettant en cause la présidente de l'association «Identité rrom », par ailleurs salariée de « Médecins du Monde », prévenue et plus tard condamnée du chef de délits financiers.

    L'affaire remonte au 15 novembre 2006. Quatre associations rroms décident alors de rendre publique leur constitution de partie civile dans le procès diligenté par le parquet contre une salariée de Médecins du Monde, qui avec un de ses collègues avait créé et dirigeait l'association « Identité rrom ». La présidente de cette association, qui entre autres gérait des conventions d'occupation à titre précaire au bénéfice de familles d'immigrés roumains, était poursuivie pour escroquerie. Jugeant que cela portait préjudice à leur image, quatre associations rroms ont souhaité se constituer partie civile et ont rendu publique leur démarche. En tant qu'éditeur du site de l'association « La voix des Rroms » qu'il préside, M. Saimir MILE y a publié le communiqué, également envoyé à la presse.

    Médecins du Monde a trouvé que ce communiqué portait atteinte à sa réputation et a déposé une plainte pour diffamation, après que son ancienne salariée ait été condamnée par le Tribunal de Créteil pour les faits qui lui étaient reprochés. Le ministère public a repris à son compte la demande de l'ONG humanitaire et poursuit M. Saimir Mile, qui sera jugé le 14 octobre à 13 heures 30 par la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris. M. Mile estime que « ‘Médecins du monde' cherche à soigner ‘La voix des Rroms' par le muselage » et regrette « que la justice ait engagé des poursuites à son égard alors qu'elle n'est pas aussi prompte lorsqu'il s'agit de poursuivre le racisme anti-rrom ». En effet, au sein d'un groupe d'associations, parmi lesquelles l'Union rromani internationale, ONG à statut consultatif auprès de l'ONU, « La voix des Rroms » a déposé une plainte depuis 2005 contre l'émission « Délinquance : la route des Roms », diffusée sur la chaîne France 5. Malgré le caractère ouvertement raciste des propos qui y étaient tenus, comme en témoigne le titre même de l'émission, cette demande n'a toujours pas reçu de réponse trois ans après. Dire qu'une salariée d'une ONG humanitaire est accusée d'escroquerie est-il illégal ? Si oui, est-ce plus grave que de parler de la « criminalité organisée à base ethnique » des Rroms ?


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  • Commentaires

    1
    jp
    Lundi 13 Octobre 2008 à 10:11
    ah oui?
    à ma connaissance c'est Monsieur Mile (de par sa qualité de président d'association) qui est poursuivi, et non "les Rroms." M'enfin, si on commence a faire dans la nuance...
    2
    Dimanche 19 Octobre 2008 à 15:43
    oui
    Bonjour JP, Effectivement, votre analyse est juste. C'est Saimir MILE (qui vous répond ici) qui est poursuivi. Cependant, comme vous le dites, il est poursuivi pour des faits accomplis en sa qualité de président de La voix des Rroms. C'est ainsi qu'il faut comprendre le titre de ce texte.
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