• Pour la Nème fois, les Rroms de Montreuil se retrouvent dehors. Cette fois-ci, c'est un groupe d'individus, "musclés", qui les a délogés d'un immeuble inoccupé où ils avaient trouvé abri. L'histoire se répète donc, mais jamais de manière identique. On ne sait pas qui sont les personnes qui les ont expulsés. D'après nos informations, ils auraient usé de la force.

    Une fois de plus, les Rroms se sont trouvés devant la mairie, et ils y sont toujours. A la belle étoile, pour la Nème fois, devant cette mairie qui fait la sourde oreille depuis plus de dix ans. A quelques mètres de là, dans la commune de Bagnolet, les Rroms bulgares ont pris possession du foyer construit par la municipalité dans le cadre d'un projet co-financé par le Conseil régional d'Ile-de-France. D'autres ont été placés dans un hôtel, en attendant qu'un autre projet similare puisse voir le jour. A Aubervilliers, idem, ce sont des bungalows qui accueillent depuis quelques jours des Rroms roumains. A Saint-Denis, une enquête sociale est en cours pour répondre aux besoins de relogement et d'insertion de quelques dizaines de familles. Mais Montreuil, cette Bamako de France, cette ville qu'on a pu appeler aussi "ville de Rroms", cette ville qui a accueilli l'initiative privée de la troisième édition de la Journée Mondiale des Rroms le 8 avril 2007 attend que les Rroms se lassent et qu'ils déguerpissent. Depuis plus de 10 ANS!

    Bras de fer ? C'est pourtant si simple de reconnaître les faits: les Rroms sont là, et vraisemblablement pour longtemps. Leurs enfants vont à l'école à Montreuil, leurs parents essaient tant bien que mal de travailler, même si tout est fait pour les décourager. Obligés de travailler au noir par uun dispositif légal qui leur rend impossible l'accès à un emploi en règle, ils sont parfois victimes de patrons sans scrupules qui ne leur paient pas leur du. Cependant, ils continuent. Pourquoi laisser ce scénario de familles entières se retrouvant dehors par tous les temps, tous les ans, deux fois par an parfois, ce refrain triste de cette ville qui pourrait aussi se montrer accueillante, à l'instar d'autres villes qui l'entourent?

     


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  • Le tribunal de grande instance (TGI) de Strasbourg a débouté vendredi la préfecture du Bas-Rhin qui réclamait l'expulsion sans délai d'une trentaine de Roms de Roumanie d'un campement de Strasbourg.

    Vice de forme

    Dans son délibéré, le juge des référés a annulé la demande d'assignation de la préfecture en raison d'un vice de la procédure administrative, faute d'une «mise en demeure» de quitter les lieux signifiée en bonne et due forme aux intéressés.

    Le juge a en outre estimé que les deux fonctionnaires de la Direction interrégionale des routes (DIR) Est, qui représentaient l'Etat, n'étaient pas habilités à agir en justice au nom de la préfecture. Les arguments de la préfecture concernant l'insalubrité, les problèmes de sécurité et de santé publiques de ce campement situé dans le quartier de Koenigshoffen, en contrebas de l'autoroute A35 ont tous été rejetés, car ils s'appuyaient seulement sur des photos ou des preuves jugées insuffisantes.

    Condamnée à verser 800 euros aux familles

    La préfecture a été condamnée à verser 800 euros aux familles pour frais de procédure. Le campement, qui existe depuis près de deux ans, accueille dans des conditions sanitaires déplorables une dizaine de familles, dont un bébé d'un mois et demi et plusieurs enfants. L'avocate des familles, Sophie Kling, a estimé que «ce n'est que partie remise car il est fort probable que le préfet formulera dans les jours qui viennent une mise en demeure».

    Source: 20Minutes.fr



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  • Requis pour l'exécution d'une décision d'expulsion d'un terrain situé Rue Campra à Saint-Denis, le sous préfet de Saint-Denis, M. Olivier Dubaut, a choisi de le faire en respectant aussi la dignité des personnes qu'elle touche. Après une consultation avec quelques associations humanitaires, il a tenu à se rendre personnellement sur les lieux pour annoncer les mesures décidées, notamment un accompagnement social personnalisé pour les Rroms qui souhaitent s'installer durablement en France avant toute utilisation de la force publique. Des cours de français pour permettre aux adultes de rechercher un emploi, des délivrances rapides d'autorisations de travail, et un relogement provisoire dans des conditions plus dignes pour leur permettre un parcours serein d'intégration.

     

    Installés depuis plusieurs mois sur un terrain vague à proximité de la rue Campra, les quelques dizaines de familles rroms étaient au courant d'une mesure d'expulsion qui ne devrait pas tarder. En France depuis plusieurs années pour certains, des expulsions ils en ont connu beaucoup. Cette fois ci, c'est le voisinage du Cirque du soleil qui a contribué à retarder l'expulsion. Des liens avaient été créés et le cirque avait même offert un local Algeco où l'association Parada organisait des activités ludiques avec les enfants rroms. Mais les amis du cirque sont partis, bientôt la coupe du rugby commence, et il y déjà une décision d'expulsion, dont le propriétaire demande l'exécution. Devant cette situation, le sous-préfet a convoqué le 7 août un certain nombre d'associations humanitaires et il a décidé de reporter l'expulsion pour quelques semaines, le temps nécessaire pour une association mandatée par lui de mener une enquête sociale avec tous ceux qui souhaitent rester et travailler en France. Elle devrait déboucher sur un projet de relogement et d'insertion similaire à celui d'Aubervilliers.

    "Le département de la Seine-Saint-Denis offre des possibilités d'emploi dans le bâtiment", a dit M. le sous préfet, un parmi les 62 métiers ouverts aux citoyens roumains et bulgares sous la seule condition d'obtenir au préalable une autorisation de travail auprès de la Direction du Travail. Seul problème, entre le moment où la personne obtient une promesse d'embauche et que donc elle est en mesure de demander cette autorisation, et le moment où elle l'obtient et peut occuper l'emploi, il passe en moyenne trois mois, un délai trop long pour l'employeur. M. le sous-préfet a garanti cependant que l'examen de ces demandes soumises par les personnes bénéficiant du projet serait beaucoup plus rapide, ce qui devrait permettre à moyen terme leur emploi et, par conséquent, l'intégration et l'émancipation progressive de plusieurs familles.

    « Jusque là, c'est bien », disaient les Rroms après cette rencontre avec le sous-préfet. Espérons que ça continue bien!


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  • Hier, une réunion a eu lieu à la mairie de Bagnolet, en présence du maire, M. Everbecq, deux de ses adjoints et les Rroms bulgares ainsi que leurs soutiens et amis. Le projet d'hébérgement en foyer arrive à sa phase finale. Le foyer a été installé avenue Galliéni. Cependant, beaucoup de questions demeuraient en suspens, d'où cette réunion, demandée par les Rroms.

    Les Rroms y ont appris que, faute d'avoir établi une liste de 80 personnes (capacité du foyer), ils devraient accepter le choix de la mairie pour ces 80 places. Les 80 personnes seront choisies sur la liste établie en 2004, après l'incendie qui avait détruit leur campement à Bagnolet et qui avait déterminé la municipalité à mettre à disposition un ancien centre de loisirs pour un hébergement d'urgence. Seuls des adultes seront admis dans ce foyer, étant donné la legislation française en matière d'habitat.

    Les personnes logés dans ce foyer seront accompagnés par deux travailleurs sociaux, un secrétaire et un gestionnaire, qui les aideront dans leurs démarches notamment en matière d'emploi et de logement.

    Pour les personnes avec des enfants mineurs, un relogement de 2 mois à l'hôtel est prévu et un hôtel a déjà été payé, à Bagnolet. Interrogé sur ce qui se passera une fois ces deux mois écoulés, M. Everbecq, maire de Bagnolet, a dit qu'un autre projet similaire devrait être mis en place en leur faveur.

     


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  • Aux Puces de Saint-Ouen, Mme. Rouillon, maire de la ville, invitait aujourd'hui à l'inauguration de la place Django Reinhardt. Le grand Django jouait régulièrement dans ce quartier, et un festival de jazz y a lieu tous les ans. Saint-Ouen, voilà la ville qui rend hommage au père du jazz manouche.


    Mais Saint-Ouen, c'est aussi la ville qui expulse les Rroms qui y ont trouvé un toit, notamment dans un bâtiment désaffecté de l'EDF. Mme. la maire, qui tint aujourd'hui ce discours d'ouverture, de diversité, de mixité sociale etc., c'est la même qui refuse les demandes de scolarisation des enfants rroms. Les familles qui se sont installées rue Ardoin, dans la zone des docks, ont reçu la notification de leur expulsion pour lundi 25 juin. L'EDF, propriétaire des lieux qu'ils occupent, avait demandé à la mairie d'organiser une table ronde avec la préfecture pour trouver une solution aux occupants avant l'exécution de la décision d'expulsion. Silence radio du côté de l'hôtel de ville. Les Rroms s'y sont rendus jeudi dernier, mais les portes en fer de la mairie se sont fermées immédiatement. C'est le dialogue tel que conçu par Mme. la maire, du moins en dehors de ses interventions publiques.

    Et pendant que la cérémonie d'inauguration se déroule, voici en face de Mme. la maire les enfants qu'elle refuse de scolariser; ils sont venus avec des animateurs de l'association Parada, qui organise avec eux diverses activités.

     

    Lundi matin, ces enfants perdront peut-être aussi les ateliers de l'association Parada, si l'expulsion a lieu et que les familles se dispersent à droite et à gauche.

    Peut-on laisser faire ça ?

    Jusque quand ?

    Voici le tract qui a été diffusé aujourd'hui aux Puces de Saint-Ouen:

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    SAINT-OUEN, SOIS REELLEMENT

    HUMAINE ET SOLIDAIRE !

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    NON à l'expulsion sans solution de relogement

    des familles de la rue Ardoin !

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    Nous sommes un certain nombre de familles, pour la plupart rroms, qui habitons dans la zone des docks, rue Ardoin. Depuis quelques mois, notre lieu de vie est menacé d'expulsion. Une décision d'expulsion a été rendue en effet, notamment en raison de « troubles de voisinage », troubles inexistants dans les faits, puisque nous n'avons pas de voisins proches. Après quelques mois de calme, nous avons reçu une notification de l'expulsion qui devrait intervenir le lundi 25 juin. La mairie de Saint-Ouen est restée muette devant la proposition d'une table ronde faite par l'EDF, propriétaire des lieux, table ronde à laquelle participerait aussi la préfecture. Elle a fait aussi la sourde oreille devant nos demandes de scolarisation de nos enfants, alors que selon les enseignants de Saint-Ouen il y aurait 15 places libres dans les CLIN, ces classes d'accueil pour les élèves non francophones.

    Nous reconnaissons aussi les efforts des services de la mairie, mais ceux-ci restent minimes : des containers d'ordures ont été mis à notre disposition et parfois nous avons reçu des vêtements. Certes, cela nous a permis de mieux respecter notre lieu de vie et la ville, mais est-ce suffisant ?

    Nous ne demandons pas la charité, mais le respect de notre dignité humaine. Si l'expulsion venait à avoir lieu, nous nous trouverions dans la rue avec nos enfants, nos personnes âgées, nos malades... Par conséquent, nous demandons :

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    1. Qu'aucune exécution de la décision d'expulsion n'intervienne sans qu'une solution soit trouvée pour notre relogement
    2. Que la mairie accepte les demandes d'inscription de nos enfants dans les écoles de Saint-Ouen
    3. Que la mairie demande la tenue d'une table ronde avec tous les services concernés, afin de trouver des solutions durables de relogement et d'insertion de nos familles

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    Nous attendons donc une réponse à ces demandes et l'ouverture d'un dialogue avec la mairie, car des solutions sont possibles. Ce qui a fonctionné à Saint-Denis, Aubervilliers et autres villes de la région parisienne, devrait pouvoir fonctionner aussi chez nous, à Saint-Ouen, ville humaine et solidaire.

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    Les familles de la rue Ardoin et leurs soutiens

     


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