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    Bernadette Capdevielle

    Hongrie : la peste brune est de retour

    Budapest : création d'une milice d'extrême droite aux couleurs des Croix fléchées, les fascistes hongrois

    La nouvelle est inquiétante. En Hongrie, un parti fascisant a créé une milice. Elle affiche ses couleurs : celles des Croix fléchées, soutiens actifs de la politique hitlérienne. Des criminels un instant au pouvoir. Se livrant aux pires exactions durant toute la période de la seconde guerre mondiale. Et, à l'automne 1945, au « massacre méticuleux des Juifs de Budapest »


    Un symbole douloureux ressurgit du passé

    Au début du mois août, des Hongrois Juifs ont demandé au gouvernement de dissoudre ce groupe. Le 24 août, lors d'une conférence de presse, ce fut au tour du Premier Ministre, Ferenc Gyurcsány, d'exprimer publiquement son inquiétude :

    « Nous devons agir avec une prudence toute particulière dès lors que la Hongrie est menacée de devenir un lieu où les préjugés et la peur sévissent et où la peur règne à la place de la paix et de l'entente »

    Le lendemain il étaient mille, davantage peut-être, dans les rues de Budapest. Para-militaires entourés de leurs sympathisants.

    Avec leurs drapeaux striés de rouge et de blanc. Avec leurs uniformes si semblables à ceux des fascistes hongrois des années 40. Magyar Gárda. Milice armée, néo-nazis défilant en Europe. C'est Lajos Für, ancien ministre de la défense, qui a remis à chaque membre son certificat d'adhésion. Aucune place n'a été laissée à l'improvisation.

    Le Jobbik, parti antisémite, anti-Rom et homophobe dont est issu ce commando, n'a aucun siège au Parlement. Mais il bénéficie du soutien tacite de Viktor Orbán, ancien Premier Ministre, chef de file du Fidesz, l'opposition (de droite) hongroise qui feint de n'y voir qu'un simple mouvement « civique ».

    Ignorer le danger pour mieux lui laisser place ? Complaisance électoraliste ou affinités ? À ce stade, les nuances sont infimes.

    Au-delà des clivages politiques, des voix s'élèvent pour dénoncer la création de cette milice. Voix juives et tziganes essentiellement. Le refus s'exprime, mais il n'est pas homogène. Et, entre refus et acceptation, tous ceux qui ont choisi le silence. Nombreux, si nombreux.

    La Hongrie ne renie pas son passé. Saura-t-elle en combattre les résurgences ?

    Sur les rives du Danube sont sculptées des chaussures de bronze. Sur le quai du Danube côté Pest, pour que perdure la mémoire des milliers de Juifs hongrois qui furent assassinés et jetés dans le fleuve par les Croix fléchées.

    Qu'en savent les promeneurs, quelles pensées leurs viennent en les regardant ?

    La Hongrie ne renie pas ses crimes. À la fois « menacée de devenir un lieu où les préjugés et la peur sévissent », et pays où on lutte contre ces préjugés.

    Elle est le seul état à avoir élu au Parlement Européen des députés Roms*.

    Les courants haineux qui la traversent sont présents dans toute l'Europe. Saurons-nous les combattre ?

    On s'habitue à tout
    Sauf à ces oiseaux de plomb
    Sauf à leur haine de ce qui brille
    Sauf à leur céder la place.
    (Paul Eluard, Novembre 1936)

    Bernadette Capdevielle © Primo, 30 Août 2007

    * Lívia Járóka et Viktória Mohácsi

    SOURCES : Le Figaro, Courrier international, Jerusalem Post, La Croix, L'Humanité


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  • Commentaires

    1
    szalicdaniel
    Samedi 22 Novembre 2008 à 09:12
    chaussures de bronze
    les chaussures sont en ferre cree par gyula pauer et can togay http://en.wikipedia.org/wiki/Shoes_on_the_Danube_Promenade
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