• On croyait à un certain calme depuis peu, eh bien non. La fin de l'année approche, il faut donc bien faire 25.000 expulsions, donc environ 250 millions d'euros dans les charters seulement.




    votre commentaire
  • Traque des étrangers : l'instrumentalisation des juges d'instruction

    L'affaire du foyer associatif du XIIIe arrondissement de Paris est l'illustration d'une politique, manifestement décidée au niveau central, visant à multiplier les opérations d'expulsions massives de sans papiers par l'instrumentalisation de la justice, et en particulier des juges d'instruction.

    Il semblerait ainsi qu'en région parisienne, des services de police présentent aux magistrats des procédures visant à poursuivre, soit des conditions d'hébergement contraires à la dignité, soit des petits réseaux agissant dans le métro, dans l'unique dessein de faire procéder à l'ouverture d'une information avec les pouvoirs d'enquêtes élargis d'un juge d'instruction.

    Sur commission rogatoire, les enquêteurs peuvent donc mener des opérations d'envergure dans des hôtels, foyers ou campements et, dans le cadre des perquisitions et contrôles d'identité menés, ouvrir des procédures « incidentes » à l'encontre d'étrangers en situation irrégulière.

    Il est manifeste que l'objet initial de l'enquête - dont les investigations cessent en général immédiatement après de spectaculaires interventions policières - sert de prétexte à l'interpellation d'étrangers.

    A Paris, aucune charge n'a, semble-t-il, été retenue contre les neuf personnes soupçonnées d'avoir organisé un hébergement contraire à la dignité, alors que pas moins de 90 personnes ont été immédiatement placées au centre de rétention administrative de Versailles.

    Le Syndicat de la magistrature dénonce vigoureusement ce détournement de procédure qui vise à instrumentaliser la justice pour permettre au gouvernement de remplir ses quotas d'expulsion.

    Mis en ligne le vendredi 15 février 2008.
    Source : Syndicat de la magistrature
    http://syndicat-magistrature.org/spip.php?article623


    1 commentaire
  • COMMUNIQUE

    <o:p></o:p>

     

     

    Oeuvrant entre autre pour la mémoire et l'enseignement du génocide dont furent victimes les « tsiganes » lors de la Seconde guerre mondiale, l'association « La voix des Rroms » exprime ses plus fortes réserves suite à la proposition du président de la République de « confier à des élèves de CM2 la mémoire de l'un des 11.000 enfants morts dans la Shoah ». Seul l'enseignement de ces pages sombres de l'histoire peut contribuer au développement de l'esprit critique et éviter que l'histoire se répète. Quant à l'aspect émotif, celui-ci n'a jamais contribué durablement ni à l'instruction, ni, encore moins, à la paix sociale.

    Pendant trop longtemps, les survivants rroms, sinté et kalé des camps d'internement, de déportation et d'extermination, tant en France qu'ailleurs en Europe, se sont tus sur les horreurs qu'ils avaient vécus. Probablement par honte et pudeur, mais aussi, certainement, pour ne pas transmettre à leurs enfants des sentiments qui pourraient être destructeurs. Ce n'est que récemment, voyant qu'ils étaient de moins en moins nombreux, et inquiets de l'avenir de leurs petits-enfants, qu'ils ont commencé à témoigner. Ces personnes âgées, qui gardent sur leurs corps et dans leur esprit les stigmas de la persécution, ont pris le temps nécessaire pour transmettre cette histoire horrible, au risque de l'oubli. Elles ont pris le temps pour que leurs petits enfants sachent, pour qu'ils comprennent, mais sans susciter en eux la haine.

    A quoi sert la mémoire du passé si ce n'est à la préparation d'un futur meilleur ?

    A quoi sert la transmission d'une mémoire douloureuse, et de surcroît tronquée, à des enfants en pleine construction de leur personnalité, sans un message pédagogique ? Que souhaiteraient ces enfants déportés s'ils avaient survécu, pour les petits scribes ? Leur auraient-ils parlé de leur histoire ? De quelle manière ? Ceux qui ont survécu connaissent les réponses, et les ont fait savoir.

    Le cumul de l'émotif et de l'histoire n'a jamais rien apporté de bon. «La voix des Rroms » en appelle à la conscience des enseignants d'honorer leur mission, trop noble pour servir à des fins démagogiques.

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>


    1 commentaire
  • Hier, tôt le matin, plus de 150 gendarmes ont encerclé le terrain du Hanul à Saint-Denis, terrain qui fait l'objet d'une convention d'occupation avec la municipalité. Selon le représentant de la gendarmerie nationale sur place, ils agissaient dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction de Meaux. Cependant, le fichage systématique avec prises de photos individuelles auquel se sont livré les gendarmes laisse perplexe quant aux motivations de cette descente, qui s'est soldée par quatre arrestations.

    Hier vers 8 heures du matin, un membre de l'association « La voix des Rroms » résidant sur le terrain du Hanul à Saint-Denis a constaté un déploiement important de forces de la gendarmerie, d'une ampleur telle qu'il pouvait suggérer une expulsion. Arrivé sur les lieux peu de temps après, le porte-parole de l'association s'est vu interdire l'accès au site par les gendarmes en ces termes : « l'accès est interdit à toute personne extérieure ». Les gendarmes n'ont pas su répondre à la question « comment vous savez que je n'y habite pas ? », mais on peut imaginer – je ne suis pas sombre de peau, je suis vêtu à l'occidentale, oreillette bluetooth à l'oreille et  cartable à la main... tout ça est bien loin du stéréotype du « romanichel malfrat ».

    Un père de famille passe par là quelques minutes plus tard. Il vient d'emmener son fils à l'école. Il a pu sortir, après que les gendarmes l'ont photographié et relevé son identité. Interrogé, il dit que tout le monde a dû présenter ses papiers avant d'être photographié.

    <script> </script> Nous ne savons pas ce qu'il se passe à l'intérieur. De l'autre côté, un certain nombre de journalistes, alertés par nos soins, sont interdits d'accès eux aussi, mais ils peuvent poser des questions au responsable de l'opération, qui donne le nom de la magistrate de Meaux ayant délivré la commission rogatoire pour cette opération.

    Pour cette opération... Quelle opération exactement ?

    Il est dans le pouvoir de la police et de la gendarmerie, dans le cadre défini par les juges, de procéder à des recherches de personnes suspectées d'infraction. Or, ce n'est pas la première fois qu'il y a des descentes spectaculaires sans rien au bout. Il y a à peine un an, sur ce même terrain, un scénario similaire a été mis en scène, sauf qu'au lieu du fichage, il y a eu de la brutalité. Tout cela pour chercher un jeune qui avait enlevé une fille, sans le trouver. En fin de compte, c'est le jeune lui-même qui a trouvé les policiers dans leur commissariat pour leur expliquer un différend familial, bien loin de toute idée d'enlèvement (Le Monde, 12 janvier 2007).

    Aujourd'hui, les quelques 150 gendarmes ne sont pas repartis bredouille. Vers 10h30, ils ont emmené quatre personnes, dont une femme. Nous ne savons pas de quoi elles sont suspectées.

    En revanche, une chose paraît bien plus suspecte : le fichage de toutes les personnes sur place, à quelques exceptions près. Une telle mesure a-t-elle pu être ordonnée par le juge d'instruction dans le cadre de sa commission rogatoire ? Cela semble difficilement envisageable d'un point de vue juridique.


    votre commentaire
  • Il a fait 21.000 expulsions, le ministre de l'identité nationale, qui se portera peut-être mieux désormais, sans ces 21.000 personnes avec un "sang impur", comme dit la Marseillaise. Enfin, c'est aller trop vite en besogne, parce qu'il y a dans ce chiffre aussi ceux qui reviendront, dont beaucoup de Rroms de Roumanie et de Bulgarie.

    Autrement, toi, lecteur de ce texte et contribuable, sache ce que ça a du coûter cette opération: 210.000.000 Euros. Oui, ça fait peur comme ça, tous ces zéros, alors en lettres, c'est deux cents dix millions d'euros.


     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique